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SACREBOPOL

lundi 15 août 2011

Hba mise sous surveillance








Ci-après in extenso le rapport de la commission gouvernementale qu'un vent favorable a fait atterrir dans les rédactions du Soft International. 



LE RAPPORT DE LA COMMISSION GOUVERNEMENTALE.



Concerne : Avancement des travaux de la commission d'enquête sur l'accident du Boeing 727- 100 immatriculé 9Q-COP exploité par la compagnie aérienne Hewa Bora Airways «HBA».

Subsidiairement au rapport préliminaire établi à la suite de la visite sur le site d'occurrence, qui retrace les différentes péripéties de la survenance du crash, et à celui relatif à l'état des lieux sur le déroulement de l'enquête (copies en annexe 1 et 2) votre commission a enchaîné avec la 2ème partie concernant les différentes auditions des intervenants et soumet à votre attention les considérations ci-après, sous réserve des éléments à compléter. 

1. Du point de vue administratif.

1. Immatriculation de l'avion 8727-10019Q-COP Cet avion est entré en RDC avec une immatriculation étrangère en 2004: 3D-BOC. Tout en étant sur le sol congolais (RDC), il a connu une radiation de son immatriculation étrangère (annexe 3) et a acquis une autre immatriculation étrangère en 2006: S9- DBM. En 2010,11 connaît une autre radiation de son immatriculation étrangère (annexe 4) et une réimmatriculation (annexe 5), par l'AAC, au registre congolais (RDC) : 9Q-COP après son dédouanement par HBA (annexe 6). 

2. S'agissant du propriétaire. Les certificats de radiation délivrés à cet aéronef par le Swaziland et Sao Tome Principe indiquent Executive Jet Services (PTY) Ltd comme propriétaire; tandis que le certificat d'immatriculation de la RDC reprend Executive Jet Services domicilié au n°1928 avenue Kabambare à Kinshasa-Barumbu en lieu et place de HBA, importateur définitif de l'avion. 

3. De l'assurance de cet avion.

Pour l'exploitation de l'avion, les documents fournis par les différents services contactés (AAC, RVA et HBA) renseignent que l'assurance a été souscrite auprès de Aviation Risk Managers (ARM) P.O. Box 120615 Sharjah-UAE (annexe 7). A ce stade, la réparation des préjudices causés aurait dû être faite par ARM dont la p9lice d'assurance souscrite était valable jusqu'au 31 juillet 2011; mais c'est plutôt le Bureau d'Assurance International «BAI», sise 10, Blvd du 30juin Galerie Centenaire, qui a pris l'engagement de faciliter l'indemnisation des victimes par le consortium des assureurs basés à Londres (Kiln, Brit, Liberty, Aegis, QBE, Canopuis). L'acte de cette acceptation se trouve en annexe 8.

Qu'à cela ne tienne, cette diversion, qui inquiète la commission, ne cachet-elle pas des surprises désagréables par rapport à la concrétisation de l'indemnisation? 
  
 
 

4. De la condition d'exploitation de cet avion.

L'exploitation de l'avion B727 immatriculé 3D- BOC par le Swaziland, a été autorisé par la lettre n° 409/CAB/MIN/ TC/17051 NSI/KAI2QO4 du 10 décembre 2004 (annexe 9), en lieu et place d'un arrêté ministériel portant importation dudit aéronef. Le 25 novembre 2005 l'immatriculation de Swaziland est radiée, suivant le fax number n° +268404 8682, et remplacée, le 19 janvier 2006, par l'immatriculation S9- DBM de Sao Tome E Principe dont le certificat n'a pas été versé à la commission. L'autorisation d'exploitation de cet avion sous la nouvelle immatriculation étrangère (du 19janvier 2006 au 29 janvier 2010) n'a pas été versée à la commission. Le 29janvier 2010, Sao Tomé E Principe procède à la radiation de cette immatriculation (S9- DBM) suivant certificat n° O2ABATO1O et l'avion est immatriculé définitivement en RDCongo par l'AAC le 10 mars 2010 suivant certificat n°1257.

NB: Les certificats d'immatriculation étrangers faisant foi n'ont pas été versés à la commission. 

II. DU POINT DE VUE DE L'EXPLOITATION OPÉRATIONNELLE DE L'AVION. 

1. Première opération du jour. Pour la journée du 08 juillet 2011, le Boeing 727- 100/9Q-COP a effectué le vol Goma-Kisangani- Kinshasa avec à son bord le pilote Jules Chenge, licence Pilote de ligne 282/F.

Au départ de Goma, l'équipage a connu un retard de 10 minutes sur son horaire suite aux mauvaises conditions météorologiques à Kisangani.

Néanmoins, le vol s'est bien déroulé jusqu'à Kinshasa.

Lors de la remise-reprise entre les commandants de bord Jules Chenge et Paul Mistris en vue du vol Kinshasa-Kisangani-Goma, le pilote Jules Chenge donnera la consigne suivante à son remplaçant: «II fait mauvais temps à Kisangani, soyez prudent». 

2. Deuxième opération du jour (vol incriminé). a. Renseignements sur les membres d'équipage de conduite «PNT». Les renseignements pris indiquent : Pour le commandant Paul Mistris : Sa licence de pilote de ligne 595 IF (annexe 10) a été renouvelée en février 2011 pour l'avion MD-82; tandis que pour l'avion B727 il devait soit passer au simulateur de vols soit suivre un cours de rafraîchissement au sol, complété par un contrôle en ligne. La commission constate que le pilote a subi seulement un contrôle en ligne le 22juin 2011 sous la supervision du pilote Jules Chenge (annexe 11), sur base duquel le pilote a pris les commandes de l'avion B 727 le 08juillet 2011. b. En ce qui concerne le co-pilote, M. Eric Monga Kasongo. Sa licence de pilote professionnel 546/0 était en cours de validité (annexe 12).

c. S'agissant du mécanicien navigant, Monsieur Jerry Tshishi Mwamba. Sa licence 119/H était en cours de validité (annexe 13). 

B. Enregistrement et embarquement des passagers.

Il a été constaté que pour une capacité de 118 sièges, l'aéronef avait à son bord 120 passagers adultes, 3 enfants et 2 bébés (annexe 14), ce qui démontre la défaillance des services commis à la supervision de la sécurité: coordination et vérificateurs de trafic aérien de la RVA N'Djili, HBA ainsi que la. Direction d'exploitation technique des aéronefs de l'AAC.

Concernant la présence de 21 passagers non enregistrés, il se pose un problème d'accès dans les installations aéroportuaires par des personnes non autorisées.

D'où la défaillance des services chargés de la sûreté aéronautique : la police RVA, service trafic de HBA et la DGM. D'où l'impérieuse nécessité d'appliquer la recommandation de l'OACI relative à la dotation d'un plan de sûreté pour chaque aéroport. 

C. Exécution du vol ALX 952.

a. première phase : Kinshaa-XESIR.

Le plan de vol navigation (annexe 15) déposé par la compagnie HBA à 8 h 10' UTC et approuvé par la RVA retrace le trajet (routing) ci-après : Kinshasa-Kisangani-Goma avec comme aéroport de diversion Goma et Kinshasa, au niveau de vol FL270. L'avion décolle de Kinshasa N'Djili à 11 h 00 UTC et est pris en charge par les différents services de contrôlé de la circulation aérienne de Kinshasa jusqu'au point de transfert XESIR 11 h 43 UTC avec Kisangani. Pendant cette phase de vol rien d'anormal n'a été signalé (voir fiche de progression de vol à l'annexe 16). 

b. deuxième phase : XESIR-Kisangani.

Selon le rapport de l'ATC Wabulakombe (annexe 17), l'avion ALX952 établit son  premier contact avec la tour de contrôle de l'aéroport Bangboka de Kisangani au niveau de vol FL27O à 12H42 UTC et le contrôleur lui communique les conditions météorologiques de 12 h 30 UTC. Du niveau de vol FL 270 jusqu'à l'approche les opérations étaient normales et le pilote a été autorisé de descendre au niveau de vol FL 50 sur VOR KGI.

Au niveau de vol FL 50 le pilote dit: «cause V météo sur ma route, j'ouvre par la droite et V vous rappellera en base gauche piste 31». II sera autorisé et le contrôleur lui donnera l'instruction de descendre à 3 500 pieds et de rappeler en base gauche piste 31. Ce qu'il fera.

Arrivé à 3 500 pieds, le contrôleur lui demande de rappeler en finale piste 31 à cause de la présence des nuages bas. Le pilote rappellera en finale. Le contrôleur lui répond qu'il ne le voit pas et lui demande de rappeler en courte finale. ' Après quelques instants le contrôleur lui pose encore la question de savoir s'il a la piste en vue. Le pilote répond par la négative. Le contrôleur insiste : «rappelez piste en vue». Le pilote a collationné et puis silence radio et enfin la flamme.

Ce qui présume que soit les instruments à bord ne fonctionnaient pas, soit les conditions météorologiques s'étaient détériorées davantage, soit les équipements de balisage étaient off. 

D. Conditions météorologiques.

Dans la préparation du vol, le pilote a été informé de la prévalence des mauvaises conditions météorologiques dans la région où se situe l'aéroport de destination (cfr clichés EUMETSAT). De plus, le pilote Jules Chenge qui revenait de Kisangani le lui a répété lors de la remise et reprise et lui a recommandé d'être prudent. D'ailleurs, le Directeur des Opérations de HBA, le commandant José Dubier, avec qui nous nous sommes entretenus, a déclaré qu'il demande toujours aux pilotes de ne pas atterrir au cas où un mauvais temps se manifeste.

Alors que MM. Alain Bazika et Wabulakombe, ATC de service le jour du crash, confirment que les conditions météorologiques étaient bonnes et qu'il pleuvinait à peine, le Chef de Division de la Mettelsat Kisangani a déclaré, devant la commission d'enquête se trouvant dans le bureau du Procureur de la République Près le Tribunal de Grande Instance de Kisangani, qu'il y avait une forte pluie accompagnée d'un orage, conditions défavorables pour un atterrissage.

Ces déclarations sont relayées par les gens qui ont secouru les victimes. Pour preuve, même- le camion anti-incendie s'est embourbé à 50 mètres du seuil de la piste 31. - E. De l'aéroport Bangboka à Kisangani a. infrastructures et équipements

1. Infrastructures Cet aéroport dispose d'une des meilleures pistes d'atterrissage du Pays et d'un balisage lumineux mais manque de voie de service pour l'inspection piste et autres interventions.

En outre, l'aérogare passagers est en état de délabrement avancé et les POR (Partie Occasionnellement Roulable) ne sont pas entretenues, ce qui obstrue la vision au seuil 31.20) équipements.

- SSI (Service anti-incendie)

Ce service dispose de 2 véhicules, dont la capacité d'intervention ne répond pas à la catégorie de l'aéroport, et manque de petits matériels anti- incendie.

- Station d'observations météorologiques.

Les prévisions météorologiques sont effectuées d'une manière empirique et il y a manque d'instruments d'observations.

- Tour de contrôle Il existe un seul microphone au pupitre des ATC. S'agissant de l'écoute des conversations entre le pilote et la tour de contrôle, le Chef de Division Technique (Télécoms) de l'aéroport Bangboka de Kisangani a promis à la commission d'enquête, le samedi 09 juillet 2011, qu'elle se ferait le lundi 11 juillet 2011 en sollicitant la journée du dimanche 10 juillet 2011 pour procéder aux préparatifs.

Le lundi 11 juillet 2011, ce Chef de Division déclarera à la commission d'enquête qu'il a constaté que la durée de garde des informations sur cette bande est de 24 heures; ce qui justifie que les enregistrements du 08 juillet 2011 étaient déjà effacés. Il a proposé de recourir à l'enregistrement du Centre de Contrôle Régional «CCR» à Kinshasa N'Dolo.

La commission s'est présentée au CR le samedi 23juillet 2011 et a malheureusement constaté que l'enregistrement disponible à ce niveau concerne uniquement la route c'est-à-dire de Kinshasa jusqu'au point de transfert XESIR. En outre, lors de l'entretien avec l'ADG a.i. de la  RVA, ce dernier a affirmé avoir fait réparer tous les équipements de l'aéroport Banboka au mois de mai 2011. Pour ce faire il a versé à la commission une copie du rapport de la mission qui a exécuté les travaux de réparation (annexe 18). Aussi, lors de l'audition du Directeur d'Exploitation Adjoint chargé des aéroports, la commission a été informée de l'existence d'un double système d'enregistrement à Kisangani: l'enregistreur avec bandes placé par la RVA, dont la durée de garde des informations est de 60 jours, et l'enregistreur à DVD placé par la Monusco. Mais d'après les déclarations de M. Nizar Alani, Chief Air Terminal Unit de la Monusco, le premier système n fonctionne plus et l'enregistreur placé par la MONUSCO était en réparation au Canada depuis plusieurs jours avant le crash. Ainsi l'unique voie pour écouter les conversations ayant eu lieu entre le pilote et la tour de contrôle durant la phase d'atterrissage demeure le décryptage du CVR au laboratoire NTSB de Washington aux USA.

b. procédures d'approche VOR piste 31. Dans sa publication du 08juillet 2011 (voir AFR-11), la maison Jeppesen a informé les exploitants aériens que ces procédures sont suspendues (annexe 19).

c. personnel.

- Tour de contrôle. Elle dispose de 6 (six) ATC qualifiés mais n'étant pas titulaires de licences appropriées. Cet effectif est de loin inférieur au nombre requis pour la fonction et la catégorie de cet aéroport.

- Station d'observations météorologiques. Elle fonctionne avec une équipe réduite à 3 (trois) personnes dont 2 ont déjà dépassé l'âge de la retraite.

Le commandant de l'aéroport, contrairement à ce qui se passe dans d'autres aéroports, a supprimé la prime allouée par la RVA aux Prévisionnistes de la Mettelsat, ce qui compromet la qualité des informations fournies à la tour de contrôle mettant ainsi en danger la sécurité aérienne.

III. Du point de vue technique.

Immatriculé 9Q-COP en mars 2010, appartenant à Executive Jet Services et exploité par HBA, ledit aéronef est entré en R-dCongo en 2004 sous l'immatriculation de Swaziland (3D-BOC), puis réimmatriculé sur place en ROC sous le numéro S9-DBM de Sao Tomé Principe.

Donc ledit avion a évolué 6 (six) ans durant loin du contrôle rigoureux de ces Etats d'immatriculation responsables de ses performances de navigabilité. En rapport avec l'âge (46 ans) et le nombre d'heures de fonctionnement (52613 heures) de cet aéronef au regard de l'impact subi, il faudra attendre les résultats de l'analyse des données de décryptage par Boeing qui nous fixeront sur les performances de résistance de l'aéronef contre les efforts aérodynamiques.

CONCLUSION.

En attendant les éléments qui seront fournis par Boeing et NTSB sur les performances de l'aéronef, la commission d'enquête, après recoupement des différentes informations et auditions, a noté quelques causes probables et plusieurs erreurs commises dans la chaîne d'intervention ayant concouru à l'occurrence de cet accident. A cet effet et conformément aux dispositions du point 5.4.1.de l'annexe 13 à la convention de Chicago, toute action judiciaire ou administrative visant à déterminer les fautes ou responsabilités, sans être exclue, doit être faite distinctement de l'enquête technique. Ainsi, la commission d'enquête distingue ci-dessous les causes probables à ce niveau et les erreurs administratives séculaires. 

1. Causes probables. L'accident et ses conséquences seraient dus a :

- Erreur humaine de la part du pilote, commandant de bord, qui a mal apprécié les données météorologiques alors que non seulement il en était informé mais aussi il les a vécues conformément à la déclaration de l'ATC;

- communication des données météorologiques erronées par la tour de contrôle au pilote;

- quant à l'avion (46 ans et 52613 heures de vol) il faudra attendre l'analyse des performances qui sera fournie par Boeing dans 2 ou 3 mois, selon L'enquêteur américain Dennis L. Jones.

- présence d'un phénomène météorologique dangereux (cisaillement);

- mauvais fonctionnement des instruments de bord. 

2. Manquements constatés.

- contrairement aux normes légales relatives à l'attribution d'une immatriculation définitive (ord.62/321 du 08 octobre 1955), cet avion a obtenu une immatriculation définitive sollicitée par HBA (exploitant) alors qu'il continue d'être la propriété d'une société étrangère, Executive Jet Services, qui serait établi en RDCongo et qu'il faut identifier.

Cette pratique qui dure depuis plusieurs années ne s'accorde pas avec les dispositions légales quant à la prise en charge des aéronefs en affrètement et fait échapper les aéronefs aux contrôles rigoureux et favorise l'importation des avions à pavillons de complaisance (responsabilité: AAC);

- acceptation d'une assurance étrangère pour l'immatriculation et l'exploitation d'un avion battant pavillon congolais (responsabilité: AAC et RVA);

- infiltration des personnes non identifiées dans des zones de haute sécurité (responsabilité: RVA, DGM et HBA);

- tolérance du surnombre des passagers

(responsabilité: AAC, RV A et HBA);

- tolérance de l'utilisation des A TC sans licences (responsabilité: RVA, AAC);

- manque de plan de sûreté d'aéroport (responsabilité: RVA);

- manque d'enregistreur de conversation à Kisangani (responsabilité: RVA);

- superposition des qualifications dans une licence (responsabilité: AAC);

3. Recommandation.

- Mise en oeuvre des mesures efficaces de contrôle et sanctions sévères contre les violations des Conventions Internationales, Lois et Règlements nationaux.

4. Sanctions. Dans un passé récent, plusieurs événements malheureux ont endeuillé le pays et ont même entraîné la révocation de certains ministres en lieu et place des véritables auteurs qui posent des actes techniques et administratifs répréhensibles.

Mais avec l'approfondissement de l'enquête, la commission constate qu'il existe des causes latentes et récurrentes, par exemple l'immatriculation définitive illégale des avions en leasing, et des - causes proches qui ne sont que l'aboutissement d'un processus.

C'est pourquoi, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les sanctions proposées ci-dessous visent l'extirpation de mauvaises habitudes ancrées dans le chef de différents responsables visés.

Il est plus que temps de protéger les pavillons congolais (aériens et maritimes) et de faire bénéficier le pays de toutes les ressources potentielles, plutôt que d'assister chaque fois impuissamment à des cas de désolation.

Pour HBA.

- Conditionner la levée de la mesure de suspension de la licence d'exploitation au contrôle documentaire et technique des aéronefs, pour les fautes suivantes:

1. Avoir importé définitivement un avion appartenant à une autre société et en avoir sollicité l'immatriculation définitive sans autorisation d'importation;

2. avoir embarqué un surnombre de passagers dont certains à identités douteuses;

3. Avoir confié les commandes du Boeing 727 à un pilote dont la qualification n'était pas renouvelée;

4. N'avoir pas fourni les certificats d'immatriculation étrangers (Swaziland et Sao Tome E Principe)

- Laisser le dossier indemnisation des victimes suivre son cours normal à la justice.

Pour la RVA. Décharger de leurs fonctions les différents responsables ci-après et les mettre à la disposition de la justice: ADG, Directeur d'Exploitation Adjoint chargé des aéroports, Commandant de l'aéroport de N'djili, Commandant de l'aéroport Bangboka, Chef de Division Technique de l'aéroport Bangoka, Contrôleurs de trafic aérien de service le 08juillet2011 à l'aéroport Bangboka et les Vérificateurs de trafic aérien au départ du vol ALX 952 pour les fautes suivantes:

1. négligence dans la diffusion des spécifications et informations aéronautiques en rapport avec l'état des infrastructures et le fonctionnement des équipements (NOTAM);

2. utilisation des contrôleurs aériens (A TC) sans licence pendant plusieurs années et dans plusieurs aéroports, mettant ainsi en péril la sécurité et la sûreté des biens et des personnes (cfr. art. 102 loi 10/14 du 31 décembre 2010 relative à l'aviation civile en R-dCongo);

3. manque des plans de sûreté dans les aéroports de N'Djili et Bangboka, exigence de l'OACI depuis plus de 10 ans; 

4. acceptation d'une assurance étrangère pour un avion immatriculé en RDCongo;

5. manque d'enregistreur de conversations entre la tour de contrôle et le pilote à l'aéroport Bangboka;

6. dissimulation des informations sur la situation de l'aéroport Bangboka;

7. communication au pilote des données météorologiques erronées;

Pour l'AAC. Décharger de leurs fonctions les différents responsables ci-après et les mettre à la disposition de la justice: DG, DGA, Directeur de la navigabilité des aéronefs, Directeur d'Exploitation technique des aéronefs, Chef de Service Ingénierie, Chef de service licences du personnel aéronautique, Chef de Section Immatriculation, Chef de Section licences personnel navigant et Chef de Section licences personnel au sol, pour les fautes suivantes:

1. immatriculation définitive illégale d'un aéronef en location, ce qui fait &happer les aéronefs au contrôle rigoureux;

2. avoir avalisé la société Executive Jet Services non autrement identifié;

3. complaisance quant à l'octroi des pavillons étrangers sur le sol de la R-dCongo (S9-DBM du 19janvier 2006) ;

4. entretien d'un système ambigu d'octroi et de renouvellement des qualifications Type de machine (avion);

5. tolérance de voir le personnel exercer les fonctions aéronautiques sans licences appropriées;

6. refus du Directeur Général de l'AAC de répondre à la commission d'enquête sur le crash du 08juillet 2011 à l'aéroport Bangboka;

7. avoir autorisé l'exploitation d'un avion sans certificat d'immatriculation d'origine et sans arrêté ministériel autorisant son importation en RD Congo;

8. tolérance de voir un pilote manoeuvrer un avion dont il n'a pas renouvelé la qualification de Type. 

Pour, la DGM. 

Pour complaisance dans les formalités migratoires:

- Mise en garde sévère contre le Directeur Général des Migrations;

- Identifier, décharger et, le cas échéant, mettre à la disposition de la justice l'équipe de service le 08 juillet au départ du vol ALX 952.

N.B. Ce rapport circonstancié et les résultats de l'analyse des données de décryptage des boîtes noires par Boeing seront exploités pour l'élaboration du rapport final à transmettre à l'OACI.

Fait à Kinshasa, le 04 août 2011

Les membres de la Commission d'enquête; Daniel Lotanga Konga

Col. Marcel Buyuni Faray 

Ambroise Disanzame Makiengya

Clément Mbandi Kabanga.

http://www.7sur7.cd/index.php?option=com_content&view=article&id=23669%3Ahba-mise-sous-surveillance-&catid=18%3Ale-soft-online&lang=fr

Sacrebopol, sacrebopol.blogspot

EXCLUSIF : LE RAPPORT ACCABLANT Comment hba tuait







Sans aucun détour, la mission d'enquête met en cause le pilote mort dans le crash, le Boeing fantôme et la société aérienne du Grec Papaioannou et du Belge Demorloose qui se moquent des lois du pays. Les victimes crient vengeance. 
Au dernier comptage macabre du crash du 8 juillet 2011 : au moins 84 morts (mais d'autres victimes n'auront jamais eu la chance ni d'être retrouvées, ni d'être identifiées). Les familles ne sauront jamais ce qui est arrivé aux leurs.

Puisque le manifeste - la fameuse liste des passagers - ne les a jamais mentionnées! 

CESSER AVEC CES IMAGES DU PAYS SANS.

C'est ainsi que l'on vit et que l'on disparaît en R-dC! Au comptage macabre d'un autre crash, celui du 15 avril 2008 - même société aérienne : 44 personnes tuées dont plusieurs piégées au sol dans des baraquements en tôles et en bois de chauffe du quartier pauvre de Birere à Goma. A ce jour, aucune victime n'a été indemnisée. C'est ainsi que l'on vit et que l'on meurt en R-dC! Au lendemain du crash de Bangboka Kisangani Aéroport International, le Gouvernement avait mis en place une commission d'enquête. Y ont pris part un colonel de la Force aérienne, des inspecteurs du secrétariat général du ministère des Transports et Communications, un expert américain Dennis L. Jones. Moins d'un mois plus tard, ces experts ont rédigé et déposé un rapport mi-parcours dont un vent favorable a déposé une copie dans les rédactions du Soft International sur les hauteurs de la ville. Ils tiennent des certitudes que ces fonctionnaires qualifient prudemment de «causes probables» du crash du vol ALX952, le fameux vol du Boeing 9Q- COP. Au n° 1 de ces «causes probables» : une erreur humaine du pilote Paul Mistris qui a péri dans l'accident ainsi que six autres membres d'équipage du vol ALX 952. Le pilote commandant de bord «a mal apprécié les données météorologiques alors que non seulement il en était informé mais aussi il les a vécues». Il y a donc eu effectivement des problèmes météorologiques. On le savait, et la commission d'enquête le confirme. Mais c'est pour condamner le pilote.

Car le pilote commandant Jules Chenge qui avait fait une première rotation Goma-Kisangan-Kinshasa avec le Boeing avait mis en garde le commandant de la seconde rotation qu'est Mistris lors de la remise-reprise de l'aéronef: «Il y a mauvais temps à Kisangani, soyez prudent». 

LA RESPONSABILITÉ DE HBA EST PLEINE ET ENTIÈRE.

En redécollant avec le Boeing pour Kinshasa-Kisangani-Goma, Mistris a-t-il tout ignoré? Non! Il ne savait rien. C'est la commission qui nous l'explique: ce pilote n'était pas qualifié pour ce genre d'appareil. Certes, la licence de Mistris (licence de pilote de ligne 595/F a été renouvelée en février 2011 mais «c'est pour l'avion MB-82». Pour prendre les commandes d'un avion de type B727, le pilote devait «soit passer au simulateur de vols, soit suivre un cours de rafraîchissement au sol, complété par un contrôle en ligne». S'il a subi un contrôle en ligne le 22 juin 2011, cela l'a été sous la supervision d'un autre pilote - le même Jules Chenge qui l'avait mis en garde ce 8 juillet, jour du crash. Or, c'est sur base de ce seul contrôle en ligne maison intervenu deux semaines auparavant que la direction d'exploitation de Hewa Bora Airways a estimé devoir donner les commandes du Boeing à Mistris. Au moindre problème, la catastrophe était inévitable. C'est ce qui est arrivé le 8 juillet C'est ainsi que l'on vit et que l'on disparaît en RdC ! Il n'y a aucun doute.

La responsabilité de HBA dans la tragédie est pleine et entière. Certes la commission fait état d'une deuxième «cause probable» du crash: «données météorologiques erronées» communiquées par la tour de contrôle. 

MAUVAIS ÉTAT DES INSTRUMENTS DE BORD» DE L'AERONEF.

Le problème est qu'aux commandes de son avion, le pilote est maître après Dieu. S'il juge fausses les informations reçues, c'est à lui à les refouler. Bien sûr que pour émettre un tel jugement, il faut en être capable - ce qui ne fut pas le cas du pilote tué dans le crash - et/ou disposer d'instruments de bord à cet effet. Se pose la question de l'état de l'aéronef.

On a beaucoup perroré sur l'état de navigabilité ce Boeing vieux d'un demi-siècle («46 ans et 52.613 heures de vol», renseigne la commission d'enquête qui, prudente cependant, préfère en l'espèce ne pas se prononcer définitivement et estime devoir «attendre l'analyse des performances» qui sera fournie dans deux ou trois mois par le fabricant américain Boeing. Il n'empêche! La commission parle du «mauvais fonctionnement des instruments de bord» de l'aéronef.

Viennent les «manquements constatés».

Au n°1, contrairement aux lois en matière d'attribution d'une immatriculation définitive, le Boeing. a «obtenu une immatriculation définitive sollicitée par HBA alors qu'il continuait d'être la propriété d'une société étrangère, Executive Jet Services, qui serait établi en R-dCongo» et dont l'adresse est inconnue.. II s'agit clairement d'un avion - comme il y en a d'autres sur le sol r-dcongolais «à pavillons de complaisance». La responsabilité de l'Autorité de l'Aviation Civile est clairement engagée.

Au n°2, «acceptation d'une assurance étrangère pour l'immatriculation et l'exploitation d'un avion battant pavillon congolais». La responsabilité de l'Autorité de l'Aviation Civile à nouveau comme celle de la Régie des voies aériennes est clairement pleine et entière.

En attendant l'envoi d'une mission internationale d'enquête que la Banque mondiale a accepté de financer, la commission d'enquête - qui appelle à «protéger les pavillons congolais (aériens et maritimes)» et à «faire bénéficier le pays de toutes les ressources potentielles, plutôt que d'assister chaque fois impuissamment à des cas de désolation» - égrène des sanctions que le gouvernement est appelé à prendre. 

LS VICTIMES DELAISSEES CRIENT VENGEANCE.

Contre HBA : «Conditionner la levée de la mesure de suspension de la licence d'exploitation au contrôle documentaire et technique des aéronefs, pour les fautes suivantes: avoir importé définitivement un avion appartenant à une autre société et en avoir sollicité l'immatriculation définitive sans autorisation d'importation; avoir embarqué un surnombre de passagers dont certains à identités douteuses; avoir confié les commandes du Boeing 727 à un pilote dont la qualification n'était pas renouvelée; n'avoir pas fourni les certificats d'immatriculation étrangers (Swaziland et Sao Tome E Principe) V Contre la RVA : démettre et poursuivre devant la justice l'A-dg et ses principaux collaborateurs (directeur d'exploitation adjoint chargé des aéroports, commandant de l'aéroport de N'Djili, commandant de l'aéroport Bangboka, chef de Division Technique de l'aéroport Bangboka, contrôleurs de trafic aérien de service le 8juillet 2011 à l'aéroport Bangboka et les vérificateurs de trafic aérien au départ du vol. Contre l'AAC : démettre et poursuivre devant la justicele D-g et ses principaux collaborateurs (D-ga, Directeur de la navigabilité des aéronefs, directeur d'exploitation technique des aéronefs, chef de Service Ingénierie, Chef de service licences du personnel aéronautique, Chef de Section Immatriculation, Chef de Section licences personnel navigant et Chef de Section licences personnel au sol). Et les victimes? Délaissées, elles ne seront sans doute jamais indemnisées. Exactement comme celles du crash du 15 avril 2008 intervenu à Goma. Qui le ferait? Ce n'est certainement pas le fameux BAI, le Bureau d'Assurance Internationale appartenant au D-g de HBA, Stavros Papaioannou.

Le Gréco-r-dCongolais assurait ses avions chez HBA. Stavros Papaioannou qui a désormais pour associé le Belge Philippe Demorloose, patron du garage ATC Auto Transport Company. La société aérienne n'a-t-elle pas emménagé dans l'immeuble ATC! Lequel ATC dans le marché des fournitures d'automobiles roule dans la farine Députés et fonctionnaires de l'Etat : il vend des Toyota et des Nissan de la contrefaçon chinoise pour des véhicules fabriqués au Japon (Le Soft International n°1116 I 1ère Ed. datée vendredi 5 août 2011).

D.DADEI 
http://www.7sur7.cd/index.php?option=com_content&view=article&id=23670%3Aexclusif--le-rapport-accablant-comment-hba-tuait&catid=18%3Ale-soft-online&lang=fr

Marie-Thérèse Nlandu : «Oui aux élections mais sans Joseph Kabila»


Marie-Thérèse Nlandu : «Oui aux élections mais sans Joseph Kabila»

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Marie-Thérèse Nlandu Mpolo Nene lors de son arrivée fin mai 2007 à Bruxelles après cinq mois d’emprisonnement. Photo CIC

Dans une interview accordée à notre confrère Cheikfitanews, l’avocate Marie-Thérèse Nlandu Mpolo Nene, ancienne candidate à la l’élection présidentielle de 2006, livre ses «impressions de voyage» au terme d’un séjour de deux semaines à Kinshasa où elle a été relancer les activités de sa formation politique «Congo Pax». La juriste invite le président sortant «Joseph Kabila» de «poser un acte de bravoure» en renonçant à présenter sa candidature à l’élection présidentielle fixée au 28 novembre prochain. Au motif que la RD Congo vit une «situation catastrophique» qui exige le «changement».

«Une situation catastrophique»

A plus ou moins 100 jours de l’organisation des élections présidentielle et législatives, la description de la situation socio-économique et politique du Congo dit démocratique se suive et se ressemble. Une phrase revient comme un credo : «La situation est catastrophique. Il faut que ça change».

Avocate et femme politique, Marie-Thérèse Nlandu Mpolo Nene vient de rentrer d’un séjour de deux semaines dans la capitale congolaise. Après quatre années d’un «exil forcé» en Europe – après cinq mois de détention à la prison de Makala -, Nlandu qui est présidente d’un cartel dénommé «CLD» (Congo en légitime défense) est également chef de parti. «Congo Pax», c’est le nom de sa formation politique. «J’ai été invitée par la base de mon parti pour définir le mot d’ordre pour cette année».

A Kinshasa, «Marie Thérèse» n’a pas seulement observé la situation générale. Elle a vécu le quotidien des Kinoises et Kinois. «Ce n’est plus la vie d’un être humain. Ça doit changer !», s’est-elle exclamée.

Le calvaire commence dès l’aurore. «Chaque matin, explique-t-elle, c’est un parcours du combattant pour se procurer de l’eau courante.» «L’eau distribuée par la Régideso devrait être interdite à la consommation. Cette eau sent mauvais et laisse des dépôts de boue au fond du seau.» Qu’en est-il de l’électricité ? «La population passe des journées entières sans électricité. Les appareils électroménagers sont abîmés par les coupures et rétablissements intempestifs.» L’avocat de se souvenir de trente-deux millions $US payés à l’époque à la SNEL (Société nationale d’électricité) par le Congo-Brazzaville. Cette importante somme d’argent aurait pu servir à la maintenance ainsi qu’à la modernisation du barrage hydroélectrique d’Inga. «Cet argent a été détourné». Pour la petite histoire, Evariste Boshab, alors directeur du cabinet présidentiel était contraint, tel un fusible, de démissionner suite à cette affaire.

A propos de l’électricité, dans une déclaration faite la semaine dernière, le ministre de l’Energie, le PPRD Gilbert Tshiongo Tshibinkubula wa Ntumba, a estimé à neuf pour cent le coefficient de la population congolaise qui «a accès à l’électricité avec une couverture d’environ 30% dans les villes et 1% dans les milieux ruraux». Un comble.

Le Congo est revenu au Moyen Age

Pour Me Nlandu, «Le Congo est revenu au Moyen Age». La capitale Kinshasa donne l’impression de «la ville la plus sale» du monde. C’est ainsi que le choléra menace les Kinois. Le pays a un gouvernement qui s’occupe de tout sauf du bien-être d’une population qui peine à satisfaire ses besoins les plus élémentaires : «Nous avons un gouvernement qui ne fait pas son travail». Et de dénoncer au passage le rôle d’ordonnateur du compte du Trésor joué par le chef de l’Etat en lieu et place du Premier ministre. «C’est une violation de la Constitution», s’enrage-t-elle avant d’ajouter : «Joseph Kabila est arrivé au Congo à pieds. Aujourd’hui, il est devenu immensément riche au point de donner un montant de 10 millions $US à la MIBA. Où a-t-il trouvé cet argent?».

Jetant un regard sur le processus électoral en cours, l’avocate dit avoir constaté une ambiance politique «tendue». La population vit dans une insécurité permanente. "Les dirigeants, eux, sont protégés par leurs gardes du corps". Elle assure avoir écourté son séjour. «J’ai quitté Kinshasa précipitamment. On voulait attenter à ma vie».

L’annonce du voyage de Marie-Thérèse Nlandu au Congo, en juillet dernier, avait été diversement commentée sur le «Net». Prompts à débusquer vrais et prétendus «collabos», les "internautes-combattants" avaient suspecté la présidente de Congo Pax «de faire le jeu de l’ennemi». Une polémique pour le moins dérisoire.

«Kabila doit poser un acte de bravoure»

Reste que Nlandu n’est pas n’importe qui. Candidate «malheureuse», selon la formule consacrée, à l’élection présidentielle de 2006, elle avait soutenu le challenger Jean-Pierre Bemba Gombo au second tour dans le cadre du cartel «Union pour la Nation». Après l’annonce de la «victoire» de «Kabila», la juriste qui était par ailleurs conseil de «JPB» a été accusée par le pouvoir kabiliste d’avoir «incendié» le bâtiment de la Cour suprême de justice et de «détention d’armes de guerre». Arrêtée le 22 novembre 2006 par la très redoutée DRGS (Direction des renseignements généraux et services spéciaux de la police), Nlandu a été humiliée par un certain colonel Daniel Mukalay wa Mateso. Le même qui s’est rendu tristement célèble dans l’assassinat de Floribert Chebeya Bahizire. Embastillée à la prison centrale de Makala, la prévenue n’a pu humer l’air frais de la liberté qu’au bout de cinq mois et 9 jours.

Après sa libération, l’ex-prisonnière a commis la maladresse de remercier le couple «Kabila». «J’ai suivi l’exemple de Nelson Mandela, déclarait-elle dans une interview accordée à Congo Indépendant. A sa sortie de prison, Mandela a fait un pas vers la conciliation. Je remercie Madame Olive pour la simple raison qu’elle était intervenue auprès de son mari à mon sujet. Je continue à croire que l’acte posé par Madame Olive est louable. En ce qui concerne M. Kabila, je l’ai remercié parce qu’il m’a fait savoir qu’il n’était pas opposé à mon acquittement. Dans le cas contraire, je ne serai pas ici aujourd’hui. Le représentant du ministère public aurait pu interjeter appel.»

Ces propos ont été perçus, à tort ou à raison, comme une «trahison» dans les milieux des Congolais de la diaspora. D’aucuns y voyaient une démonstration du fameux «syndrome de Stockholm». L’otage qui se prend de compassion pour ses ravisseurs. Inutile de dire qu’une «incompréhension » s’est installée de puis lors entre Nlandu et ceux qui avaient milité pour obtenir sa libération.

Après sa "visite-surprise" à Kin, la présidente du «Congo Pax» se veut radicale. Pour elle, «le président sortant Joseph Kabila doit poser un acte de bravoure en renonçant à présenter sa candidature à l’élection présidentielle pour garantir un scrutin apaisé». Et d’ajouter : «Les Congolais doivent aller aux élections mais sans le président sortant». Elle exhorte par ailleurs ses compatriotes «à se battre à l’instar d’autres peuples» pour changer « le destin collectif ».

Madeleine Wassembinya/B.A.W
© Congoindépendant 2003-2011

Sacrebopol, Le Jalon Congolais
 
 
 

Les élections probables de 2011 et les conditions de leur apaisement


Les élections probables de 2011 et les conditions de leur apaisement

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Jean-Pierre Mbelu. Photo CIC

Est-il possible, tout en lançant des appels pour des élections apaisées, de définir collectivement, les conditions structurelles sans lesquelles ces appels risquent d’être un bon vœu pieux ? Sans une indépendance certaine des services de sécurité, de la justice et des médias vis-à-vis de «Joseph Kabila» et de sa cour, les beaux discours ne fabriqueront pas, comme par baguette magique, des élections apaisées. Même s’il n’est pas exclu que nos populations dépitées et les autres minorités organisées forcent « le raïs » à entendre raison.

A l’approche du mois de novembre, les appels pour les élections apaisées se multiplient chez nous. Pourquoi ? Certains lanceurs de ces appels estiment que le Congo ayant connu des guerres à répétition doit pouvoir rompre avec la violence. Un bon vœu ! Mais un discours de ce genre, tenu chez nous, étonne un peu. Le Congo dit démocratique est en guerre de manière permanente. A l’Est de notre pays, nos compatriotes sont tués chaque jour. Ailleurs, la guerre a pris des formes plus insidieuses : l’enrichissement sans cause de quelques-uns d’entre nous appauvrit au quotidien la majorité de nos populations et crée des inégalités causant la mort par la faim, la maladie, l’ignorance, etc. L’usage des armes à l’Est (et même dans la capitale) et le rejet de la justice sociale (partout au pays) par les gouvernants actuels participent de la violence permanente faite à nos populations.

Lancer des appels pour des élections apaisées dans un contexte d’instabilité et de violence permanente semble être un déni de la réalité. Qui peut organiser des élections apaisées dans un pays instable ? Relisons un peu notre histoire.

Quelles ont été les conditions posées pour un minimum de stabilité chez nous au cours de la période ayant précédé les élections-mascarades de 2006 ?

Nous en citons trois : avoir une armée républicaine, mettre sur pied une Commission Vérité et Réconciliation et étendre l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire. Avons-nous une armée républicaine ? Non. Les FARDC brassées tuent nos compatriotes à l’Est. La Commission Vérité et Réconciliation n’a pas fonctionné. Le Congo est un non-Etat où règne la loi de la jungle. (Les exemples les plus malheureux sont ceux de l’Est.) La non-réalisation de ces conditions pour un minimum de stabilité dans notre pays a eu des conséquences néfastes pour la sécurité des biens et des personnes depuis la fin de la transition jusqu’à ce jour. L’une de ces conséquences fut l’explosion de la violence après le deuxième tour de l’élection présidentielle de 2006 en pleine ville de Kinshasa.

Pourquoi y a-t-il eu cette explosion de violence ? Parce que les conditions susmentionnées n’ont pas été réalisées et en plus, les institutions du pays ont été infiltrées par des ex-seigneurs de guerre (impunis). Ceci a donné naissance à la mise sur pied d’une police politique aux pouvoirs illimités et à la mise sous tutelle de la justice congolaise. Qui peut organiser des élections apaisées dans un pays où la justice est aux ordres des ex-seigneurs de guerre ?

En juillet 2009, la FIDH (Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme) publie un texte très bien documenté sur ces questions (à partir du Congo) et intitulé République démocratique du Congo. La dérive autoritaire du régime. Une relecture de ce texte, deux ans après, convainc que rien n’a changé du point de vue de la gestion des structures du pouvoir exécutif et judiciaire, par exemple. Chez nous, « l’Etat de droit selon le pouvoir, ce sont les forces de sécurité dotées des pleins pouvoirs et la justice mise sous tutelle. » (p. 19)

Un compatriote, membre de l’UNC, Maître Jean-Claude Ndjakanyi, dans son interview accordée à CIC, donne le petit témoignage de l’interrogatoire auquel il a été soumis par les agents de la DGM et de l’ANR. (Lire Questions directes à Jean-Claude Ndjakanyi sur CIC). Ce cas n’est pas isolé. Plusieurs autres peuvent être cités. Certains membres de l’UDPS sont au cachot. Un membre du parti politique d’Angèle Makombo a été assassiné à Kinshasa, etc.

Quand, au cours de leurs marches et leurs autres manifestations, les compatriotes Résistants-Combattants chantent « Ya Tshitshi zongisa ye na Rwanda », ils posent une question d’identification que les gouvernants en place n’ont pas réussi à clarifier depuis qu’ils sont aux affaires. Qui est Congolais et qui ne l’est pas, chez nous ? Pourquoi, depuis 1996, la question de la carte d’identité congolaise et celle du recensement de la population sont demeurées sans réponse ? La nationalité congolaise est une et indivisible, affirme la Constitution. Qu ’en est-il du moratoire sur la double nationalité ? Suffit-il d’avoir « un code de bonne conduite » avant les élections pour que les réponses à toutes ces questions soient données ?

Aujourd’hui, nos compatriotes de l’Est se plaignent de l’envahissement des « retournés » des pays limitrophes et des dégâts que causent leurs vaches dans leurs champs. Comment les convaincre, sans carte d’identité, qu’ils ont en face d’eux des compatriotes ?

Attention ! Nous ne discutons pas de la possibilité d’une double nationalité et/ou de l’acquisition de la nationalité congolaise par naturalisation. Nous posons des questions demeurées sans réponse depuis le début de « la guerre (dite) de libération » jusqu’à ce jour. C’est-à-dire des questions pouvant s’inviter au débat pendant la prochaine campagne électorale. Faudra-t-il, pour des élections apaisées, éviter ces questions dont dépendent, dans une certaine mesure, notre devenir collectif ? Que pourrons-nous répondre aux compatriotes qui estiment que certains gouvernants actuels, sous de fausses identités congolaises, travaillent pour « leurs pays » décidés à mettre le Congo de Lumumba en coupes réglées ? Qu’ils sont des « chevaux de Troie » ?

En rapport avec cette question d’identification, il y a celle du fichier électoral. Il n’a pas été nettoyé après l’enrôlement. Il est possible que les étrangers se soient enrôlés pendant que 80% des populations du Nord-Kivu n’ont pas pu remplir leur devoir citoyen. (Et cela a été reconnu officiellement par le gouverneur ad interim de ladite province.) Avant ce nettoyage, les sièges des députés à l’Assemblée nationale ont déjà été repartis…

Tel est le contexte dans lequel les appels aux élections apaisées sont lancées ; un contexte où règne une grande méfiance entre une bonne majorité des populations Congolaises, « les libérateurs de 1996 », leurs alliés et/ou leurs émanations.

Dans ce contexte, ces appels peuvent participer de la conscientisation citoyenne. Ils peuvent être des incitations à la moralisation de la vie publique. Ils peuvent agir sur les cœurs et les esprits ; ils peuvent en transformer quelques-uns. Mais que peut la transformation de quelques cœurs et de quelques esprits dans un contexte où les institutions du pays sont fondées sur une violence et un mensonge permanents ? Sur l’achat des consciences ?

Il y a une relecture de notre histoire immédiate à laquelle certains lanceurs d’appels pour des élections apaisées se gardent de se livrer. Soit ils ont peur de pointer du doigt les responsables institutionnels de notre instabilité chronique, soit ils veulent rester neutres, soit ils en sont complices, etc. Ces appels peuvent conduire à la criminalisation des pauvres citoyens exerçant leurs libertés fondamentales pendant la campagne électorale et au soutien des criminels de guerre et des criminels contre l’humanité infiltrés chez nous.

Nous pensons que les conditions pour des élections apaisées embrassent à la fois les dimensions individuelles, collectives et structurelles. Historiquement, la conjugaison de toutes ces dimensions a toujours boité. Pour le moment, l’une des conditions sine qua non pour des élections probablement apaisées, c’est l’indépendance (plus ou moins grande) des services de sécurité, de la justice et des médias vis-à-vis de « Joseph Kabila » et sa cour. Qui voit « l’Autorité morale de la MP » se risquer sur cette voie ? Il n’est pas exclu que nos populations dépitées les force à s’y engager. Un miracle peut advenir…Les lanceurs des appels pour des élections apaisées peuvent-ils être assez courageux pour aller débattre avec « le raïs » de cette question ? Lancer des appels, établir des « codes de bonne conduite » c’est bien. Dialoguer, débattre et prendre des résolutions écrites et cosignées, c’est peut-être mieux…Pourquoi est-ce que ce dialogue ne s’élargirait pas à tous les partis politiques et les associations de la société civile ?

Ce ne sont que des propositions.

J.-P. Mbelu
© Congoindépendant 2003-2011

Sacrebopol, Le Jalon Congolais
 

Kabila ou Tshisekedi, l'instant de vérité (I)





Qui pèse quoi dans quel coin du pays et pour quelle force en termes d'inscrits sur la liste électorale? C'est la question qu'il vaut mieux se poser pour éviter toute surprise au moment de la proclamation des résultats.

Qui sera le prochain président de la RDCongo à l'issue de l'élection présidentielle du 28 novembre 2011? La question mérite d'être posée eu égard à l'évolution de l'actualité sur le terrain : déploiement de la Commission électorale nationale Indépendante -CENI-, adoption par le deux chambres du Parlement des annexes à la Loi électorale sous forme de loi portant fixations des circonscriptions électorales et répartition des sièges des députés nationaux et provinciaux, mise en place imminente du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication -CSAC-, euphorie de la précampagne dans tous les camps politiques ..., tous les ingrédients sont réunis pour des joutes très disputées lors de cette présidentielle couplée avec les législatives nationales. Auréolé par le succès récolté au Katanga et à Kinshasa avec, cerise sur le gâteau, son meeting historique de mardi 9 août 2011 au stade des Martyrs, Tshisekedi reste rassuré que la victoire est de son côté, même en faisant cavalier seul. Kabila, lui, en force tranquille, et contraint au devoir de réserve lui imposé par ses fonctions au sommet de l'Etat, se prépare minutieusement et croit rempiler. Vital Kamerhe, fiché bon outsider, et Kengo toujours embusqué malgré on flop du stade des Martyrs croient à l'union de l'Opposition pour battre Kabila. Si du côté de la MP la sérénité affichée s'explique par la discipline apparente au sein de cette plate-forme, du côté de l'Opposition, la fédération des forces est une impérieuse nécessité si elle veut accéder au pouvoir : à la Présidence et à la Primature. Analyse.

«Tout dépend du nombre de sièges attribués aux circonscriptions combinés avec l'encrage qu'a chaque camp politique en fonction de la force de mobilisation», énonce prudemment un observateur qui a du mal à prédire la victoire d'un camp au détriment de l'autre lors de la présidentielle jumelée avec les législatives prévues le 28 novembre 2011. Tshisekedi, président de l'Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, adoubé par ses deux succès, l'un récolté dans la propre province de Kabila et l'autre à Kinshasa. Se voit déjà Président le 6 décembre 2011, faisant fi de la date de proclamation des résultats de la présidentielle fixée par la CENI et du délai constitutionnel requis pour un éventuel recours en contestation des ceux-ci. C'est dans cette perspective qu'il invite, à demi-mot, le peuple RD-congolais, à travers les militants de son parti, à prendre ses responsabilités à compter de cette date. Du côté de la majorité, personne ne le prend au sérieux. Tous affichent une sérénité, prédisant la victoire sans encombre de Joseph Kabila. De manière générale, sans éléments statistiques, la Majorité croit rempiler. Pour les observateurs, il faut analyser les données réelles du terrain.

Des chiffres effrayants

Ces données sont notamment les quotas gagnés par chaque circonscription à l'issue de l'opération de révision du fichier électoral et de l'adoption de la Loi fixations des circonscriptions électorales et répartition des sièges des députés nationaux et provinciaux. Qui pèse quoi dans quel coin du pays pour quelle force en termes d'inscrits sur la liste électorale? C'est la question qu'il vaut mieux se poser pur éviter toute surprise au moment de la proclamation des résultats.

A Kinshasa par exemple, la cartographie électorale indique que la capitale se partage, selon le récent sondage Les Points, entre quatre principales forces. Il s'agit du Parti lumumbiste unifié -PALU-, l'UDPS avec une popularité supposée, du MLC et, dans une moindre mesure, du PPRD. En gros, en 2006, le MLC avec tous ses alliés s'était arrogé 24 députés provinciaux contre 22 pour la Majorité sur le 46 que compte l'Assemblée provinciale de Kinshasa. Un indice très sérieux, à prendre absolument en compte d'autant plus que le second tour de l'élection présidentielle synchronisé avec la députation provinciale a fait transparaître une réalité autre que celle du premier round. Cette réalité n'est pas loin des pourcentages enregistrés par les deux challengers second tour de l'élection présidentielle de 2006. La situation a peut-être changé. Mais les observateurs ne perçoivent pas un grand fossé entre les chiffres de 2006 et ceux de 2011, malgré l'entrée en scène de l'UDPS dont un grand nombre de sympathisants avaient préféré voter pour Bemba et le nombre d'enrôlés qui augmenté de près de 7 millions. Dans ce chiffré, il faut compter certains partisans de l'UDPS et un grand nombre de jeunes fraîchement inscrits. Où iront ces 7 millions? C'est l'autre question qui mérite d'être posée.

Si dans le camp tshisekediste, l'on chante déjà la victoire, au vu de la mobilisation au Katanga et surtout celle du stade des Martyrs le 9 août 2011, des analystes de la MP ne voient dans cette mobilisation qu'une foule en majorité des curieux et non des électeurs acquis à la cause du lider maximo. Député PPRD élu de Kinshasa, Francis Kalombo banalise ces prouesses de l'UDPS et fait part du prochain meeting de son parti aux Martyrs et abords en vue de prouver de quoi le PPRD est désormais capable dans la capitale. Nul n'ignore que Kinshasa qui avait un quota de 58 députés en 2006 a perdu 7 sièges à l'issue du nettoyage du fichier électoral pour les élections de 2011. L'entrée en lice d'Etienne Tshisekedi a fait craindre un accroissement du nombre d'enrôlés, la capitale étant réputée acquise à l'opposition, mais la réalité de l'enrôlement prouve juste le contraire. Considérant que Kinshasa garde le même degré de sympathie envers les camps politiques qu'en 2006, l'opposition perdrait 4 sièges, puisqu'elle avait un peu plus et la majorité trois sièges. Difficile de parier que Kinshasa offrira un triomphe à l'Opposition avec la naissance de certains nouveaux partis dont le leaders sont des élus et peuvent rallier la prochaine majorité peu importe ses piliers. Difficile également de parler pour Kabila, malgré la réalisations des chantiers à un rythme intéressant. «Les Kinois attendent le riz et le poulet dans les assiettes et non les chantiers», entend-on dire. Mais la présence du Président au lancement de la deuxième phase des travaux de modernisation du boulevard Lumumba avait fini de démontrer qu'il avait, lui aussi, progressé en termes de popularité dans la capitale. En témoigne, la procession qui s'en était suivie. En dépit de ce regain de forme du Président, à L'UDPS, on ironise qu'un élève -Kabila qui a réussi un seul chantier -infrastructures- sur cinq ne peut passer de classe. Plus proche de Kinshasa, la Majorité a gagné d'un chiffre près le poste du gouverneur de province en 2006, alors que mathématiquement, l'Opposition partait favorite. Rien n'indique que la situation est améliorée en faveur d'un camp. L'ombre de Ne Muanda Nsemi, le gourou de la secte Bundu dia Kongo, continue à planer sur la province. En coulisse, les Ne Kongo de l'Opposition comme ceux de la Majorité se disent presque tous adeptes de BDK, qui serait plutôt un état d'esprit qui prévaut plus que toute autre considération. Le Bas-Congo voterait l'Opposition malgré les efforts de reconstruction, dans le secteur des infrastructures et de celui du social, déployés par le gouverneur de province, Simon Floribert Mbatshi, nommé il y a peu président de l'interfédéral du PPRD. Quelques jours après son installation par le secrétaire général du PPRD, Evariste Boshab, l'interfédéral est mise à rude épreuve avec cette mobilisation inattendue de Vital Kamerhe, président de l'Union pour la nation congolaise -UNC-, la nouvelle coqueluche des masses RDCongolaises. Dans les Kivu, Kamerhe n'a pas eu du mal à drainer des foules. Il tente présentement avec l'appui de Ne Muanda Nsemi, la mobilisation, surtout dans la ville de Matadi, chef-lieu de la province. Un véritable carton. Le Bandundu présente la même configuration que Kinshasa, mais avec une prépondérance du PALU, dont le patron, Gizenga, reste un dieu pour ses partisans. Malgré le délestage de la province pendant la gouvernance PALU-PPRD, il sera difficile d'y déboulonner le patriarche. La seule équation à résoudre du côté de Kabila, c'est de clarifier ses relations avec ce parti le mieux structuré de la RDCongo avec le Mouvement social pour le renouveau -MSR- et donner des gages de sûreté pour s'attirer une fois de plus les voix de ses militants.

Kabila entouré par un isolant thermique

Si à l'Ouest la tendance et au statu quo, l'Est risque de réserver des surprises. Les observateurs perçoivent un partage des suffrages entre Kabila et Vital Kamerhe. Si l'on n'y prend garde, le Sud-Kivu porterait son dévolu sur Vital Kamerhe. La notabilité de ce coin du pays fustige le bannissement de leur fils, qui avait pourtant, mouillé la chemise pour Kabila mais se voit remercié comme un coq, qui réveille le village à 5h00 et sert de repas le soir dès qu'un premier visiteur se pointe. Vital n'est peut-être pas le seul dans ce cas. Moïse Katumbi ne cesse d'alerter l'opinion et attirer l'attention de Kabila sur le comportement d'un certain entourage, passé maître en délation, qui isole le président pour bien se servir de lui en lui soutirant des sommes faramineuses avec promesse d'adhésions. Le PPRD ne mobiliserait jamais sans motivation financière des organisateurs des manifestations et des militants. Kabila a du pain sur la planche. Elu de Kinshasa avec une popularité incontestable, Plus Muabilu est de ceux-là qui dénoncent l'encerclement de Kabila par un isolant thermique qui travaille pour la descente aux enfers de l'Autorité morale de la MP. Le Maniema votera certainement Kabila, mais ne pèse que 874.809 électeurs potentiels soit autant des voix et 14.députés nationaux. Le Nord-Kivu, très réservé, continue à déplorer le manque de la paix totale, promesse Sur laquelle il a voté Kabila. «Autant vous méfier lorsqu'il faut parler de Kabila' à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Les gens sont très indifférents», rasure un originaire de passage à Kinshasa. La Province Orientale, 3.886.524 et 61 députés nationaux après avoir perdu 2 sièges et le Katanga -4.627.302 enrôlés, 72, députés nationaux- avec un taux d'accroissement de 3 députés, resteraient acquis. à Kabila. Les deux Kasaï, 2.643.905 enrôlés -oriental- avec 41 députés nationaux et 2.661.246 enrôlés -occidental- et 42 députés nationaux, à part le Sankuru et le Kabinda, garderaient leur penchant pour l'Opposition. Les deux provinces ont gagné chacune deux sièges à l'Assemblée nationale. Sentiment renforcé par l'entrée en lice d'Etienne Tshisekedi et la non-réalisation des promesses électorales. Même un éventuel débauchage de François Muamba Tshishimbi dit Muamaba wa mayi dans son Kabeya-Kamwanga en faveur du camp kabiliste ne changerait pas grand-chose. La situation à l'Equateur est pire. Orpheline' depuis l'arrestation de Jean-Pierre Bemba,' l'Equateur, 3.960.643 enrôlés et 62 députés après en engrangé 2 sièges supplémentaires, a entrepris de faire un sursaut d'orgueil avec la sortie du parti de Léon Kengo wa Dondo, Union des forces du changement. -UFC- en plus de l'alliance qui ne dit pas encore son nom entre Kengo et Bemba. Le président du Sénat a rendu dernièrement et de manière discrète visite au prisonnier de Moreno Ocampo. Kengo ne serait pas candidat 'mais il plaide pour un candidat commun de l'Opposition. Tshisekedi, candidat déclaré,' parle plutôt de son droit naturel de postuler à la magistrature suprême et invite les autres à concourir librement ou à le rallier. Kamerhe pense à la candidature unique assortie d'un ticket constitué du Président et d'un Premier ministre avant l'élection. Secrétaire général du RCDN de Roger Lumbal, Moïse Moni Della, dans la même logique que Kamerhe, préconise l'élargissement de ce ticket à Kengo pour faire le plein des voix.

Le salut de Kabila

Tout compte fait, et par extrapolation, si l'on met d'un côté les provinces acquises à Kabila et de l'autre celles acquises à l'Opposition et au centre les provinces à partager, il y a lieu de conclure que les joutes seraient très intéressantes. A noter que le quotient électoral est de 64.049,28 électeurs pour un nombre total d'enrôlés de 32.024.640 et 500 députés; les provinces acquises à Kabila étant la Province Orientale, le Maniema et le Katanga et le nombre total d'enrôlés pour ces provinces est de 9.388.635, soit près d'un tiers des voix et 147 député nationaux. Pour les provinces acquises à l'Opposition, les deux Kasaï, le Bas-Congo et l'Equateur: 10.768.732 enrôlés soit plus d'un tiers et 168 députés. Et les provinces à. partager, Kinshasa, le Bandundu, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, représentent 11 .867.273 enrôlés soit plus d'un tiers et 185 députés à partager. Le tout se jouera dans ces provinces où Kabila, avec l'Allié PALU à l'Ouest et le MSR à l'Est, Kabila peut, bien, se comporter. Mais tout n'est pas encore joué tant que les derniers réglages et ralliement ne se  sont pas encore opérés. Le plein réalisé par Tshisekedi et Kamerhe est à mettre sur le compte de la dynamique de la campagne. Les stratèges tant de la Majorité que de l'Opposition ont tout intérêt à concocter des véritables plans pour prétendre à une victoire. En ce qui concerne la Majorité, nombreux pensent à la constitution de l'Union de la gauche composée du PPRD, qui doit d'ores et déjà revoir ses ambitions à la baisse au lieu de continuer à faire miroiter un triomphe qu'il est en réalité et sauf miracle incapable d'offrir à Joseph Kabila, du PALU, du MSR, de la CCU de Mende et d'autres forces émergeantes de gauche. Ceci ne voudrait pas dire que les autres bonnes volontés qui veulent accompagner Kabila seraient exclues. Force est de reconnaître qu'au départ, il est une impérieuse nécessité de regrouper toutes les forces de gauche dans un noyau fort avant de s'attirer d'autres sympathisants.

Du côté de l'Opposition, la stratégie qui paraît la mieux adaptée est de fédérer autour de Tshisekedi comme candidat unique et commun et constituer un ticket qui intégrera Kamerhe, Kengo et d'autres leaders de l'Opposition capables de mobiliser pour la victoire de cette famille politique, en vue de l'alternance. Nul ne sait si le rapprochement MLC-UN intervenu le week-end dernier pourrait être le détonateur -. L'instant de vérité est proche.

Tino MABADA
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Sacrebopol, Le Jalon Congolais
 
 
 

L'opposition veut quitter la CENI



Ça commence à pourrir au sein de la Commission électorale nationale indépendante -CENI. Les délégués de l'opposition à cette institution voulue indépendante et neutre se plaignent de la gouvernance de Ngoy Mulunda. Deux des trois représentants de l'opposition estiment que le pasteur-président ne joue pas assez le démocrate. Daniel Ngoy serait tout simplement un petit dictateur, décidant souvent tout seul des choses que le bureau se devait de discuter. On s'attendait un peu à cette mésaventure, vu la pression que les partis de l'opposition ont décidé d'exercer sur la CENI depuis la fin de l'opération de révision du fichier électorale. On voit mal comment l'opposition pouvait agir autrement : accepter d'avoir envoyé des “délégués au sein de la CENI et refuser le travail que cette institution abat pour aller aux élections.

En fait, on sentait venir le coup. Soit l'opposition renie ses délégués, ou ceux-ci se mettent à revendiquer des choses de l'intérieur.

C'est cette deuxième hypothèse qui vient de prendre le dessus, pour les mêmes résultats. En premier, il s'agit pour l'opposition de continuer à faire douter la majorité sur la tenue des élections. Malgré le fait que les 'hommes de Kabila surveillent toutes les étapes des élections et qu'ils disposent de puissants leviers pour avoir la bonne information, au bon moment, l'opposition veut les faire douter. Qu'à un nomment, le camp de la majorité se pose des questions sur la normalité du chemin suivi jusqu'à cet instant. Deuxième niveau de la stratégie de l'opposition:  préparer petit à petit le rejet des résultats des élections au cas où le candidat de l'opposition ne parvenait pas à obtenir un score honorable.  Contrairement, à 2006, il faut prendre des précautions et maintenir la pression à tous les niveaux. Et malheureusement, vu de l'opinion générale, cette stratégie a toutes les chances de revêtir la légitimité. En effet, lorsque la président de la très attendue indépendante CENI menace les députés et prend les devants pour annoncer le découplement des élections, cela fâche les bonnes consciences et donne de l'eau au moulin des stratèges de l'opposition qui, voyant approcher les échéances, veulent exploiter toutes les brèches pour porter le dernier coup à la majorité. Mal leur en pris, les opposants parce que, dans leurs rangs, ils  ne sont pas capables de se mettre d'accord. Ni pour la candidature unique, ni pour quitter ou boycotter la CENI. D'abord, parce qu'en l”absence du président pasteur, c'est le vice-président, Ndjoli; professeur de son état et membre du MLC, qui menait haut la main toutes les opérations de terrain. Cette image ne peut laisser personne indifférent. Sans nul doute, chacun fait son travail à la CENI et en toute indépendance. A défaut donc de récuser ses cadres les plus méritants, l'opposition a donc fait profil bas. Deuxième handicap de l'opposition, le refus ou l'hésitation d'un' membre du bureau de la CENI issu de l'opposition, qui estime que, jusqu'à, cet instant, les choses vont bien. Inutile donc de se désolidariser du pasteur qui essaie de conduire la barque à bon port. En attendant donc que cette membre de l'opposition ne décide de rejoindre ses compères de l'opposition, la CENI continue à préparer les scrutins couplés du 28 novembre 2011, calicots et banderoles rappellent chaque jour l'inéluctable échéance.

Adelard OBUL'OKWESS
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Sacrebopol, Le Jalon Congolais